Aucun mépris pour la politique ou ceux qui s'engagent en politique. J'en connais et je respecte leurs choix. Mais dans le travail que je fais, le service public n'est pas compatible avec l'étalage des convictions politiques. J'en ai, je les vis, je les exprime. Avec un bulletin de vote, pas dans mon travail ou par du proselytisme sur Internet.

La politique, les politiciens, hommes ou femmes, j'en vois un certain nombre. J'en entends beaucoup qui s'expriment sur les zones urbaines sensibles, le logement social, les zones de sécurité prioritaire... Curieusement, dans la vraie vie, au quotidien, j'en vois beaucoup moins dans les quartiers que ceux que j'entends ou je vois dans les médias. Mais la qualité remplace généralement la quantité.

Ceux que je n'aime pas, ce sont ceux qui nous accusent juste quelques mois avant une échéance de laisser "à l'abandon" les immeubles et les habitants. Histoire de pouvoir surfer sur la vague facile des mécontents (il y en a toujours) pour "faire des voix" en se gardant bien de venir voir de près la réalité. Ou alors juste un (tout) petit peu avec quelques (nombreux) amis. Juste le temps d'une séance photo ou d'un tractage. Comme si c'était une visite au zoo, avec des gardiens pas trop loin.

Ceux que j'apprécie, ce sont ceux que je rencontre en vrai. A l'image de ce nouvel élu qui quelques semaines après son arrivée dans un fauteuil convoité a quitté son beau bureau pour arpenter le terrain, n'hésitant pas à traverser lui-même la rue pour saluer et prendre en compte les problèmes des gens du coin. Pas forcément ses électeurs.

Ceux que j'apprécie ce sont ceux qui vivent la politique avec quelque chose d'eux à lui apporter, quelle que soit la couleur qu'ils défendent, quand ils le font honnêtement.

A l'image de cet élu modeste, que je vois arriver en ZUS plus ou moins une semaine sur deux, tout au long de l'année. Il arrive avec un espèce de minibus. Il le stoppe à un coin de rue et il y place un drapeau tricolore. Après tout, c'est un élu de la république. Pas d'assistant(e), pas de garde du corps. Son drapeau français se voit à 300 mètres. Tout le monde sait qu'il est là, qu'on peut le voir. Au zinc du bistrot du coin, ou dans le minibus.

C'est un simple élu qui cherche à aider et qui conseille, qui raisonne. Les gens qui viennent à lui ont souvent une carte de séjour et pas de carte d'électeur... Mais il écoute et il cherche avec eux, pour eux, des solutions quand il y en a.

Il parait qu'il est élu et réélu depuis des années... Il parait aussi qu'il connait les gens, et que les gens le connaissent.

Je ne fais pas de lien, je ne donne pas de noms. Inutile. Quand on connait des gens de cette qualité, on les reconnait même sans leur nom. La description suffit.

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