Passé
50 ans, la force de l'habitude voudrait que l’on ne bouge plus une oreille jusqu’à la
retraite…
C’est sans doute vrai pour beaucoup de mes contemporains. Je considère toutefois qu’il y a des choses
plus importantes à faire, passé 50 ans, qu’attendre le jour de la retraite en
se faisant oublier le plus possible. Surtout quand on dirige des hommes et des
femmes de valeur, dans un environnement aussi exigeant que celui des zones de sécurité
prioritaire.
D’abord parce que rien n’est définitivement acquis, rien
n’est gagné, le temps des privilèges, des sinécures et des bénéfices a pris fin
depuis 1790. Il faut savoir remettre en question, et en premier se
remettre en question. Être prêt à
évoluer, à progresser, à avancer dans la connaissance de soi et des autres. Face
à la critique. En permanence. En interne ou en externe.
Ensuite parce qu’une compétence non affichée est une compétence
méconnue, puis oubliée.
Parce que des résultats positifs, obtenus par toute une
équipe, enfermés dans un coffre enterré au fond d’une cave, ne servent à rien
ni à personne. Il en est de même de ceux qui obtiennent ces résultats. Sans
ostentation, avec modestie, dire qui on est et ce que l’on fait est utile,
voire nécessaire, à tous. Pour nos
locataires, qui sont à la fois "nos clients et nos patrons". Pour moi, pour
ceux qui travaillent avec moi (N+1, N+2, comme N - 1 ou N - 2...) et avec qui je
suis heureux de collaborer au quotidien.
C’est
pourquoi j’ai ouvert ce site personnel, et aussi mis en ligne ce petit CV.
Il permet d’éclairer ce que j’ai fait, ce que je fais, et ce
que j’aimerai faire.
En service, dans le respect
de mon obligation professionnelle. Mais aussi hors service.
Peut-on travailler
dans le secteur social, dans l'exercice d'une mission
de service public, sans jamais avoir donné un
instant de sa vie au service des autres ?
Oui, assurément,
pour plus de 90% de nos contemporains qui ne
se posent même pas la question. Et qui sont - au demeurant
- en parfaite conformité avec leur statut ou leur contrat
de travail.
Je fais partie des 10%
qui restent. Ceux qui font leur travail, tout leur travail,
et essaient en plus de comprendre, de prendre après le "service
fait" le temps de revenir sur le terrain,
là où se trouvent ceux que nous aidons. Nos "clients",
pour ceux qui aiment le discours managérial, nos concitoyens
les plus démunis. Voire même ceux qui sont trop démunis
pour pouvoir espérer un jour devenir nos clients. Pour
leur parler, pour les comprendre, les aider quand c'est
possible.
Ils ne sont pas forcément
beaux,
pas toujours propres, mais ce sont toujours des êtres
humains. Du moins tant qu'ils verront qu'il reste
des gens pour penser à eux et essayer de les aider à
remonter la pente dans la dignité. Tant que c'est possible.
Tant que nous en aurons les moyens humains et spirituels,
mais aussi matériels et financiers.
Enfin, cela peut permettre
de poser des questions, susciter des
vocations...
« Contribuer à
améliorer le cadre de vie de nos concitoyens les plus démunis » ...
Oui,
c’est
une vraie mission. C'est même une bonne œuvre.
C’est un challenge au quotidien, avec des moyens toujours
plus comptés, et
une adversité forte.
Il ne
faut pas avoir peur d’en parler et de partager l’idée. |