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Janvier 2015 Bravo J’avais
pensé parler immigration et voies de communication ce mois-ci. En fait, cela
fait bien quatre mois que j’essaie d’aborder le sujet, dont les conséquences
sont tout sauf anodines. A chaque fois, comme par un fait exprès, un sujet
différent arrive qui monopolise l’attention. En ce début janvier 2015
impossible de penser parler d’autre chose que des assassinats à Paris. Même
dans les zones de sécurité prioritaire c’est le sujet à Nice (06). Lundi
dernier, dans l’un des quartiers où la communauté musulmane est la plus
fortement représentée c’était palpable. Des trottoirs de l’Ariane très calmes,
des terrasses de café désertes, des entrées et des halls d’immeubles vides. Des
voitures de Police, de temps en temps dans la rue. Dans le calme du vide, pour ainsi dire. Toute une population
habituellement dans la rue, qui n’y est plus. Impossible de penser que cela est
dû à la température hivernale. C’est la
température politique et sociale qui refroidit. Une attente est née. Espoir pour les uns, rancœur pour
les autres, manipulation pour beaucoup. Les manifestations qui ont suivi la fin
des assassinats ont marqué – dans tous les sens – les opinions. Les
opinions, car contrairement à ce qu’il nous plairait de croire, il n’y a pas de
faiseur d’opinion unique en 2015. Ce temps-là n’existe plus, surtout dans des
cités dont les paraboles ne sont pas toutes tournées vers les télévisions
françaises. Loin de là… Car la
télévision française elle a été unanime, la radio et la presse écrite aussi.
Tout le monde est allé dans le même sens, un sens impulsé depuis le sommet de
l’état et que pratiquement toute la classe politique française a suivi, avec
tous les relais d’opinion disponibles. Et
le peuple français, lui aussi a suivi, dans des manifestations de grande
ampleur, partout en France comme à Paris même. Les faits,
incontestablement, étaient de nature à susciter la réprobation unanime de tout
le monde occidental : des assassinats, une équipée sanglante, qui ne
prendra fin qu’avec la mort des assassins. Oui, ces crimes sont terribles et horribles. A titre
personnel je les réprouve, comme la grande majorité d’entre nous. Le respect
des morts, la sympathie pour les familles des victimes, cela me concerne, cela
me touche, toujours comme la grande majorité d’entre nous. Seulement la
réalité vient frapper à la grande porte très vite, dès la première minute de
silence mal respectée. C’est qui « entre
nous » ? : ·
Les
Français : Réponse convenue et classique. ·
Le
monde occidental : Seconde réponse possible. ·
Toutes
les nations « civilisées » : Réponse mondialiste (presque) de
bon ton. Les
Français, le monde occidental, les nations civilisées, représentées par leurs
chefs d’état, ont ensemble manifesté leur rejet des assassinats et leur respect
pour les victimes. Ce qui est fort bien. J’y suis d’ailleurs allé, je l’ai fait
moi aussi. La France a
repris comme slogan, que ça plaise ou non (et ça ne me plait clairement pas,
même si je suis le seul de cet avis) « Nous
sommes Charlie ». Nous avons fait (même ceux qui n’ont rien fait pour)
de telle manière que « Charlie »
est devenu en l’espace d’un instant l’image de la France dans le Monde. Jusqu’ici c’était Marianne. Elle reste tout de même dans
les mairies et sur les timbres-poste… Comme tous
les moyens de communication occidentaux et toute notre classe politique plus
une très grande partie des médias mondiaux et des gouvernants mondiaux ont fait
de même, tout va bien. En
apparence, et les premiers jours, en tous cas. Car ce choix
de communicants, si beau si propre et si lisse, s’avère ne pas être le
meilleur. D’abord,
dans ceux qui réprouvent fermement les assassinats et qui sont allés défiler
dans les rues pour soutenir les familles des victimes et l’unité nationale,
tous ne sont pas « Charlie ». Moi le premier, pour qui « Charlie
Hebdo » n’a jamais été une référence, ni culturelle, ni politique. Ce
n’est pas bien grave, puisque je réprouve les crimes et que je porte le deuil
des victimes. Mais c’est tout de même important. Quand on tire sur vous, vous ne devenez de ce seul fait ni
un saint ni un héros. Vous devenez une victime, un point c’est tout. La
béatification ou les honneurs du communiqué, il en faut plus pour cela. Vous
aurez droit à ma compassion, que l’on vous blesse ou qu’on vous rate, et à mon
respect si l’on vous tue, car il est inadmissible que l’on vous tue. Avant de
vous construire un monument, ou de donner votre nom à une rue (ce qui arrivera)
il faut réfléchir plus avant à ce que vous faisiez et représentiez avant
de devenir une victime… Or on
valide, au plus haut niveau, des écrits, des dessins, d’anarcho-gauchistes
totalement irresponsables. Mieux ; ce
petit journal qui « coulait » faute de lecteurs, en retrouve avec des
abonnements quasi-forcés et de l’argent public. En tant que contribuable, dans
quelle loi de finance avait-on prévu de financer cette œuvre ? Aucune. On
fonce, à l’émotion pure. La France devient « Charlie »,
et « Charlie » devient la France. Et la plus grande majorité de nos concitoyens
français fait comme si c’était normal… Alors que la veille au soir l’idée
d’acheter ce petit journal, personne ou presque ne l’avait le moins du monde. En
psychiatrie, cela se nomme de la schizophrénie, en morale, de l’hypocrisie, en
religion de l’apostasie, et en communication politique… la plus belle
affaire du (XXIe) siècle. On parle
même dès le lundi qui suit, au journal télévisé d’une chaine publique, à 13h00,
de : « …repérer
et traiter ceux qui ne sont pas Charlie". Je dois reconnaitre que c’est dit en termes
délicats, par des dames qui – espérons-le – ignorent tout du langage militaire
ou policier auquel elles font si explicitement référence. Sinon, c’est grave. C’est
vrai aussi que par rapport à un Président Russe bien connu, qui dans une
situation analogue disait: « Nous irons traquer les culs noirs de
ces Tchétchènes jusque dans leurs chiottes… » le journalisme
français joue dans la catégorie supérieure, en termes d’élégance de
l’expression. Même si je veux encore et toujours croire que les mots ont
dépassé la pensée de la journaliste qui les a prononcés. En Russie les Tchétchènes se souviennent de la
suite. Le bon Président Russe n’avait pas que l’expression qui était ravageuse,
l’histoire l’a démontré. Encore faut-il en avoir les moyens. En France, très vite, il y a des grincements
face à la communication « Charlie ». D’abord parce qu’elle a été construite à chaud,
juste sur quatre noms de dessinateurs. Quand la liste des victimes s’est
allongée, elle est devenue difficile à soutenir. Pourquoi « Charlie »
plutôt que « Super Casher » ? Il y a trop de réponses pour
toutes les donner ici. Ce qui est certain c’est que les « minutes de
silence » ont parfois mal tourné. Mal tourné de façon offensive, avec des
imprécations religieuses sans aucune ambigüité possible. Effectivement pas
partout, et souvent du fait de « jeunes » donc irresponsables, donc difficiles
à sanctionner (et ils le savaient). Ce qui a mieux tourné c’est quand les petites
crapules, les dégénérés habituels que l’on peut croiser au quotidien en ZUS et
ZSP, ont cru qu’ils pouvaient continuer à insulter les policiers. Alors là oui,
toute la chaine pénale a fonctionné. Interpellation immédiate, jugement dans la
foulée. Ce qui change c’est la partie « condamnation à la moyenne de ce
qui est prévu dans le Code Pénal ». Ça, les pauvres chéris, ils n’avaient pas
l’habitude. Déjà se faire arrêter tout de suite, ça les avait surpris ; Se
faire condamner vite, fort, et bien, ils ne s’y attendaient pas. C’est
« la surprise du chef ». Il faudra que l’administration pénitentiaire
suive, tout simplement. C’est une vraie question de places en prison, pas seulement
une question de volonté publique, politique ou judiciaire. La fin des assassins a laissé trois places
vacantes, mais ça ne suffira pas à combler le retard de la France en construction
de prisons. Pour ceux qui seraient choqués de ma petite phrase, je dis
clairement que ce n’est pas de l’humour, c’est le constat d’une mauvaise
politique commencée il y a bien longtemps. « Je ne serai pas le VAUBAN
de la pénitentiaire » jolie phrase d’un Avocat devenu Ministre de la
Justice ; Dont nous payons tous les conséquences jusqu’à ce jour. Alors je ne regrette pas en tant que
citoyen et en tant que contribuable, la mort des assassins. Au prix des
munitions comparé au coût journalier de la détention, nous sommes largement
gagnants. En outre, cette mort – cela n’est pas anodin – ce sont les
assassins qui l’ont souhaitée. Sortir en rafalant par une porte alors que vous
savez qu’il y a tant et plus de policiers de l’autre côté (merci à la
télévision française que les assassins pouvaient regarder, et qui montrait si
bien l’emplacement exact des policiers…) c’est un choix. C’est leur choix,
et il est plus dérangeant qu’on ne le dit en France à ce jour. Ils ont appliqué
un principe guerrier plus que millénaire quand on se trouve dans « un lieu
de mort ». C’est SUN TZU, qui disait
dans « L’art de la guerre » au chapitre 11: « Si vous êtes dans des lieux de
mort, n'hésitez point à combattre, allez droit à l'ennemi, le plus tôt est le
meilleur. » Ceci est très loin du
« zéro mort » occidental, mais voyez-vous ces assassins n’étaient
pas des occidentaux. Nous finirons bien
par le réaliser…
Bravo à notre
Police (Nationale, Municipale) comme à notre Gendarmerie. RAID et GIGN. Pour ceux qui persisteraient à croire que je
plaisante, j’ai pris le tarif d’un armurier. Munitions, Police et
Gendarmerie : 9 x 19 (9mm) = 13 Euros les 50 (0,26 pièce) ;
223Rem(5,56mm) = 25 Euros les 50 (0,50 pièce). Coût journalier moyen
d'un détenu en France / Rapport
parlementaire (Merci au Sénat de la République Française) en date du mois de
novembre 2014 : 100 Euros par jour 36.500 Euros par an. Un
salaire de cadre moyen entier. Coût d’un bracelet électronique : 12
Euros par jour, 4.380 Euros par an. Ce qui, en passant, permet de mieux comprendre une position du ministère de la Justice qui
n’est peut-être pas tant attaché aux droits de l’homme que lié par les cordons
de la bourse… L’ennui c’est que le bracelet électronique, les
« petits » délinquants de nos banlieues s’en vantent quand ils ne
s’en moquent pas ouvertement. Mais ça coûte bien moins cher… Restons sur le fond du sujet, car donc (pour moi en tous cas) ces assassins sont du gibier de
potence, même si la chasse est fermée et les gibets passés de mode en France. Sortons
de notre belle France, de l’Europe, de tous ces pays Judéo-Chrétiens
technologiquement avancés où l’on trouve l’eau au robinet, l’électricité 24/7
et la télévision dans tous les salons. Allons dans les trois quart, voire les
quatre cinquièmes de la planète qui ne connaissent que vaguement Internet, et
où on n’a jamais vu une tablette tactile, en vrai. A priori et en théorie, un
certain nombre de chefs d’état et de gouvernement de ces pays sont venus
défiler à Paris, donc tout va bien… Non, tout ne va pas bien. Dans les
pays musulmans, ces assassins sont vus comme des héros. On les représente comme
des hommes courageux (oui je sais, descendre une femme d’une balle dans le
dos, ce n’est pas du tout ma conception du courage, par exemple), morts « dignement »
face à un ennemi (Police) surarmé et suréquipé. Pourquoi ? Parce que ces caricatures diffusées entre
autres par Charlie Hebdo, sont considérées comme d’effroyables blasphèmes. En
comparaison desquels la vie de quelques journalistes (ça vaut quoi la vie d’un
journaliste dans ces pays ?) ça ne vaut rien. Pour ces gens (et ils sont
plus nombreux que nous) les assassins n’ont fait que réagir à l’offense
permanente que représentaient ces dessins. Leurs meurtres ont été accomplis
pour rétablir l’ordre de (leur) Dieu ; Et voir de nouvelles caricatures
n’a provoqué, dixit Bernard LUGAN, que violences et désolation dans
différents pays, en Afrique particulièrement. Des drapeaux Français ont été
brulés, des bâtiments officiels et des véhicules incendiés. Il y a eu des
morts. Alger,
vendredi 16 janvier : Au Niger (dont le Président est venu
manifester à Paris), le même vendredi 16 janvier 2015 : A Karachi (Pakistan) toujours ce
vendredi 16 janvier 2015 : L’image de la France dans le monde, peut-elle
rester « Charlie » ? La valeur de la France dans le monde peut-elle
devenir dépendante des éditoriaux, ou de
la fantaisie charmante et blasphématoire des dessinateurs de
« Charlie Hebdo» ? Ces gens aussi ont reçu comme message « Charlie »
c’est la France – « Nous sommes Charlie » et ils en tirent les
conséquences immédiatement, contre les intérêts Français. L’image qu’ils ont de nous n’est pas celle
d’une France « des lumières » dont ils se moquent. C’est celle d’un pays incroyant, dépravé, où
les habitants ont des mœurs contre nature, ne faisant plus assez d’enfants,
dont les institutions se délitent, où seul compte l’argent facile. Raisonnement spécieux, simpliste, grossier,
« caricatural » ? Certainement. Mais raisonnement de la majorité de la planète
Terre, jusqu’à plus ample information. Comme depuis des siècles, nous restons centrés
sur notre seule et propre vision des choses, réputée seule valable dès lors
qu’elle a été validée par les seules capitales occidentales. En vérité nous
sommes seuls… et nous pensons illuminer les autres. Ils ont leur propre
lumière. Tout ce qui est étranger, fut-ce majoritaire sur cette terre nous
semble déplacé à Paris. Charles-Louis de
SECONDAT Baron de MONTESQUIEU
nous avait pourtant mis en garde contre ce travers il y a longtemps, en 1721 :
« Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire!
Comment peut-on être Persan? » (Les lettres Persanes, lettre 30). A l’heure (avancée) où je rédige, les
« zones » sont encore calmes. La
France dit - pour le moment - que le crime n’est pas accepté, et que nous
savons et saurons frapper ceux qui nous frappent ; Rendre coup pour coup. Cette
image de force, il faut la garder et la défendre. A l’intérieur comme – et
aussi, et surtout – à l’extérieur de notre pays, dans le monde entier. Je ne laisserai aucun doute sur le fond de ma
pensée : l’assassinat c’est inacceptable. Mais si, comme
beaucoup le disent, on quitte le terrain criminel pour entrer dans celui du
conflit armé, il faudra être prêt à se battre avec autre chose qu’avec des mots,
pour défendre notre liberté religieuse, notre liberté d’expression, notre
liberté tout court. Si c’est
une guerre, comme le disait en novembre 2014 un Député des Alpes-Maritimes,
Monsieur Eric CIOTTI à la tribune de l’Assemblée Nationale… Si c’est une
guerre comme l’écrit aussi le colonel Michel GOYA sur son blog « La
voie de l’épée »… Si c’est une guerre comme l’entend le criminologue Xavier
RAUFER dans son dernier ouvrage… Même si ce mot m’ennuie car il confond des
assassins et des guerriers, il nous faudra réagir en guerriers. « Charlie »
n’y suffira certainement pas. Nous devrons être prêts à de plus gros sacrifices
qu’aller à une manifestation ou changer le fond d’écran du smartphone en noir
et gris. Ce n’est pas en débat à la télévision, sur un
forum Internet, ou par procuration donnée à notre Police ou à notre Armée (pour
ce qu’il en reste avec toutes les coupes budgétaires successives et celles à
venir…) que ça se passera. Ce sera dans nos rues, et pas juste celles des
Zones de Sécurité Prioritaire, que ça se passera. Dans notre maison. Chez nous, en réel.
Nos vraies armes sont notre détermination, notre civisme, la fraternité avec
tous nos concitoyens Français. Tous nos concitoyens, et en particulier les
Français Musulmans qui ne commettent ni crime ni délit, vivant respectueusement
leur foi dans le respect de nos lois. Ne perdons pas notre histoire notre culture ou nos racines pour une « chasse aux sorciers ». Revenons à l’essentiel : Liberté,
Egalité, Fraternité. Qu’il me soit permis pour cela de préférer
l’image de Marianne, que je connais depuis plus longtemps, et que
j’apprécie plus que « l’humour » de certains, à qui on a un peu vite
signé un chèque en blanc. Peut-être simplement à trop courte vue, par
trouille du lendemain… Nous avons – je crois - eu tout de même un
élan collectif salutaire en réaction à ces assassinats. Elan un peu orchestré,
manipulé, peut-être… Mais élan Français assez unanime. Bravo.
Sachons garder cette longueur d’avance. N’acceptons plus de baisser la
garde. Exigeons simplement et clairement le respect de la loi et de l’ordre
en France, notre pays. Unis dans toute notre République, et pas juste
celle du centre-ville ou des intellectuels. Didier CODANI Références : Michel GOYA : « En
guerre » article paru sur le blog « La voie de l’épée » le
8
janvier 2015. Bernard LUGAN : « L’Afrique
n’est pas Charlie » article paru sur le blog « L’Afrique
réelle » le 17 janvier 2015. Xavier RAUFER : « Criminologie.
La dimension stratégique et géopolitique » Editions ESKA, janvier
2015. Prix des munitions : Source: http://www.armureriebarraud.com/prestations-109.html Détention pénitentiaire:
Rapport parlementaire (Sénat de la République
Française) publié en novembre 2014 http://www.senat.fr/rap/a14-114-8/a14-114-8_mono.html#toc144 Article également lisible en version PDF Hébergement assuré par mon blog sur MEDIAPART. P.S.: Il se trouve que je connais personnellement presque chaque auteur cité au fil de cet article; Sauf Charles-Louis de SECONDAT Baron de MONTESQUIEU , ce que je regrette vivement, mais que ma date de naissance et sa date de décès rendent définitivement impossible. En revanche ceci n'implique pas une assimilation à la totalité des oeuvres, des prises de position, des activités professionnelles de ces personnes. Il n'y a pas d'autre approbation ou improbation de ma part les concernant que ce que j'en ai écrit ici. Je n'ai par ailleurs aucun lien "commercial" avec eux, nous sommes totalement indépendants. Je tenais ici à le préciser. Par ailleurs, la vidéo "Visite de l'Ariane à minuit" n'est pas de moi mais de LORDE06 ; Avec qui je n'ai pas de lien. Copyright (c) 2005 - 2015 Didier Codani. Tous droits réservés. |